

Je me souviens qu’elle venait du Maroc, que son père était neurochirurgien. À Orléans à cette époque, il n'y avait que deux neurochirurgiens connus: Phéline et Tamic. Laure était certes un peu gamine mais c’était une très bonne copine (une vraie gentille et chic fille).
Un détail m’avaient surpris. Ils louaient tout : téléviseur, chaine hifi, canapé… c’est sans doute une façon de considérer le confort matériel autrement. Une manière de se sentir plus libre de voyager.
Laure m’avait également « emprunté » un bracelet tunisien en argent massif acheté à Djerba.
En 2008, nous nous sommes retrouvés sur Copains d’avant. Alors que nous nous amusions de cette dernière anecdote, Laure m’a avoué que la fille de la prof de gym du lycée Jean Zay lui avait dérobé le bracelet d'argent. Si cette fille, dont j’ignore le nom, nous lit, j’aimerais bien récupérer la précieuse relique, si elle la possède encore.

Joyce Baronnet
Annamaja & Christine Chapeau
Éric Chapeau-Åslund
Anders, Vincent & Émile Ricknell
Les familles Baronnet & Fargette,
Charline & Emmanuel, Anibadh, Laurence & Vanille, Mizour
ont la tristesse de vous faire part du décès
de Claude Chapeau
survenu le 7 novembre 2009 dans sa 85e année
Les obsèques civiles auront lieu samedi 14 novembre 2009 à 11 heures au cimetière du Bourg (rue du Four à La-Chapelle-Saint-Mesmin 45380) où l’on se réunira.
Ni fleurs, ni couronnes,
mais vous pouvez faire un don à deux associations que nous soutenons :
Le comité des familles et Un cœur pour la paix.
Renseignements en écrivant à chapeau@me.com
Claude Chapeau a toujours souhaité se faire enterrer simplement, sans fleurs ni couronnes. Il admirait les enterrements « à la suédoise ». En suède, lors de l’enterrement et si le défunt l’a souhaité de son vivant, il est en effet assez fréquent de remplacer l’achat des fleurs par des dons à des œuvres caritatives.
Pour respecter sa volonté d'homme généreux, nous préférons que vous donniez quelque chose à deux associations que nous connaissons et qui font un travail admirable. Vous pouvez nous remettre votre don dans une enveloppe lors de la cérémonie ou bien l’adresser directement aux intéressés. Voici les deux associations que nous vous présentons.
Le Comité des familles
Des familles vivant avec le VIH ont créé le 14 juin 2003 le Comité des familles pour survivre au sida, association laïque, multicommunautaire, et indépendante de tout pouvoir politique. Seule association française de lutte contre le sida qui a inscrit dans ses statuts le refus de tout financement des laboratoires pharmaceutiques, le Comité des familles est une structure qui permet l'expression et le développement d'actions réalisées par et pour les familles confrontées au VIH-sida. L’association travaille main dans la main avec les médecins engagés à ses côtés pour aider les familles et les enfants à survivre au sida.
Comité des familles - 71, rue Armand Carrel - 75019 Paris - Tél. 09 51 60 75 15
http://www.papamamanbebe.net
Un Cœur pour la paix
Rapprocher les peuples israélien et palestinien par des actions dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Dans une région du monde déchirée par les conflits depuis plusieurs décennies, l'espoir est parfois l'une des dernières choses à laquelle les hommes peuvent se raccrocher.
Quand on évoque le conflit israélo-palestinien, les attitudes de cynisme et de scepticisme viennent en général perturber toute démarche qui tend vers la paix.
Depuis septembre 2005, Un Cœur pour la paix, association à but non lucratif, s’inscrit dans une démarche humaniste.
Il existe des causes qui nécessitent un combat qui doit se placer au delà de toute forme de discorde et de parti pris.
La santé des enfants, quelle que soit leur origine ou leur religion, en est assurément une.
Un Cœur pour la paix permet chaque année à 50 enfants palestiniens souffrant de malformations cardiaques graves d’être opérés gratuitement dans le service de cardiologie pédiatrique de l'hôpital israélien Hadassah de Jérusalem. Ces opérations sont cofinancées à hauteur de 50 % par l’association et 50 % par l’Hôpital Hadassah. L’association se consacre également au transfert des savoirs et des compétences par la formation de médecins palestiniens à l’échographie cardiaque et au cathétérisme interventionnel, à la prévention par l’information des familles palestiniennes grâce au financement du poste d’une conseillère palestinienne en génétique et enfin au développement d’une coopération entre médecins israéliens et palestiniens.
Un Cœur pour la paix
48 - rue Cortambert
- 75016 Paris
Jour après jour, MDA relate, avec humour et détachement, non seulement l’évolution de sa maladie et les effets des différents traitements qui lui sont administrés, mais aussi sa vie quotidienne de cancéreuse qui doit faire face aux petits et grand couacs comme aux aléas administratifs du parcours de soins. Rarement j’ai ressenti une telle intimité avec quelqu’un que je ne connais pas. J’ai ainsi appris qu’il est pratiquement impossible à une personne malade, immunodéprimée (à qui les transports publics sont déconseillés) et fatiguée de trouver un taxi conventionné en région parisienne (l’Assurance maladie les remboursant avec plusieurs mois de retard, les taxis refusent désormais des clients qui ne paient pas cash).
Cliquez ici pour voir la suite sur mon 2e blog Jamais sans chapeau
Je vous parlerai plus longuement de lui dans un prochain article.
La passion de la typographie m’est venue sur le tard. Pour m’aider à préparer ma thèse de doctorat en médecine, dirigée par le Pr Jacques Drucker à Tours, j’avais choisi comme entraineur (coach) le Dr Pierre Arwidson. Avant de m’interroger sur certains aspects de ma thèse, Pierre branchait le magnétophone. Je n’avais plus ensuite qu’à écouter les cassettes et à taper le contenu de ces dernières sur mon Macintosh (avec le logiciel MacWrite Pro pour ceux qui s’en souviennent et qui ne sont pas niaiseux). Je recommande d’ailleurs cette méthode à celles et ceux qui ont des difficultés passagères à rédiger.
À la relecture, Pierre faisait des corrections qui me paraissaient bien étranges. Il mettait des tirets et supprimait les majuscules à tous les termes de mes énumérations. Il rajoutait des espaces avant les doubles ponctuations et accentuait les lettres capitales… Intrigué, je lui demandai d’où venait sa connaissance des lois et règles régissant l’écriture imprimée. Pierre me répondit qu’il avait acheté récemment à la Fnac un manuel de typographie et que dans ce manuel figuraient les grands principes qu’il faut savoir pour rédiger et imprimer dans les règles de l’art.
À ce point du récit, je dois préciser que Pierre Arwidson est un être extrêmement doué et parfois surprenant. Un jour, voulant connaître la manière correcte de taper sur un clavier d’ordinateur, Pierre fit l’acquisition d’un manuel d’apprentissage édité par un organisme de formation de sténodactylographes. Une semaine après l’avoir lu d’une traite et réalisé tous les exercices conseillés, Pierre tapait aussi vite et aussi bien qu’une secrétaire expérimentée.
Le lendemain je me précipitai au rayon librairie de la Fnac de Tours. Je trouvai, je feuilletai et achetai mon premier livre traitant de typographie sans me douter que je mettais la main (et tout le reste du corps) dans un engrenage complexe et passionnant.
Aujourd’hui je possède une centaine d’ouvrages qui racontent l’histoire des écritures et de l’imprimerie, les règles et usages de la composition du texte, l’esthétique de la page imprimée, les bonnes pratiques permettant d’utiliser à bon escient le point-virgule, et moult autres sujets qu’il m’est impossible de détailler ici. Plus j’en apprends et plus je deviens modeste.
Lors d’un dîner mondain, alors que je racontais à ma voisine de table, au décolleté abyssal, l’origine des lettres « A, B, H, M, R », l’invention du point sur les « I » ainsi que la naissance de l’esperluette et que j’allais porter l’estocade finale en lui proposant un cours particulier, je fus interrompu par son mari (la belle était donc en main et je l’ignorais) qui me proposa, puisqu’il était patron d’une entreprise, de venir enseigner à son personnel les rudiments de la science typographique.
Ce fut un déclic qui m’incita à proposer une formation courte (une demi-journée) pour les personnes souhaitant améliorer leur communication écrite. Malheureusement, cela ne s’apprend ni à l’école ordinaire (primaire, secondaire, lycée) ni dans les cours de secrétariat. Il n’y a qu’à constater le nombre d’aberrations typographiques et de fautes qui figurent dans les documents produits par l’éducation nationale ou les écoles de secrétariat. L’orthographe, la grammaire, la conjugaison y sont enseignées contrairement aux règles typographiques les plus élémentaires qui sont ignorées alors même que nous somme tous obligés, depuis l’avènement de la micro-informatique, à produire des textes imprimés sur support numérique comme sur papier.
Voici d’ailleurs le texte de l’accroche de l’annonce que j’expédiais par fax pour proposer mes formations aux entreprises.
Si votre assistante écrit :
– Mr pour Monsieur à la place de M. (Mr est l’abréviation anglaise de Mister) ;
– Mrs pour Messieurs à la place de MM. (Mrs signifie Madame en Angleterre) ;
– 3ème pour troisième à la place de 3e ;
– etc… pour et cetera à la place de etc.
– Frs pour francs à la place de F ;
– c pour centime (centime ne possède pas de symbole abréviatif) ;
– "guillemets" ou “guillemets”, à la place de « guillemets » ;
– deuxième à la place de second (second est utilisé quand l'énumération s'arrête à deux) ;
– mn ou ’, pour minutes de temps à la place de min ;
– KMS pour kilomètres à la place de km 1° pour primo à la place de 1o (il faut utiliser le o final réduit et non pas le petit zéro des degrés) ;
– Tél : 06.08.71.75.56 à la place de Tél. 06 08 71 75 56 ;
– 8 Mai 1998 à la place de 8 mai 1998.
Si votre assistante connaît mal l’esperluette.
Si votre assistante ne sait pas qu’il faut accentuer les lettres majuscules.
Et surtout si votre assistante souhaite progresser et gagner en efficacité dans son travail Alors votre assistante mérite que vous lui offriez une formation à la typographie.
Cette introduction faite, je voudrais aujourd’hui vous parler de l’importance de bien accentuer toutes les lettres capitales et majuscules (Amie lectrice, Ami lecteur, je laisse le soin à mes amis typographes de vous expliquer la différence entre capitale et majuscule dans les commentaires, il faut bien qu’ils bossent un peu). J’ai trop souvent entendu, au cours de ma laborieuse scolarité puis lors de mes tournées de conférences sur le sida dans les écoles et universités de France et de Navarre, des professeurs et des enseignants ignorants prétendre le contraire.
Partant du postulat que nous écrivons pour être compris. Alors, nous sommes beaucoup mieux compris quand le texte est accentué.
Avant de vous le démontrer par un petit jeu, je veux juste vous montrer ce qu’en disent les instances officielles.
L’Académie française sur son site dit ceci :
« Accentuation des majuscules
On ne peut que déplorer que l’usage des accents sur les majuscules soit flottant. On observe dans les textes manuscrits une tendance certaine à l’omission des accents. En typographie, parfois, certains suppriment tous les accents sur les capitales sous prétexte de modernisme, en fait pour réduire les frais de composition.
Il convient cependant d’observer qu’en français, l’accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture, fait hésiter sur la prononciation, et peut même induire en erreur. Il en va de même pour le tréma et la cédille.
On veille donc, en bonne typographie, à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À, comme le font bien sûr tous les dictionnaires, à commencer par le Dictionnaire de l’Académie française, ou les grammaires, comme Le Bon Usage de Grevisse, mais aussi l’Imprimerie nationale, la Bibliothèque de la Pléiade, etc. Quant aux textes manuscrits ou dactylographiés, il est évident que leurs auteurs, dans un souci de clarté et de correction, auraient tout intérêt à suivre également cette règle. »
Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, qui est la bible de tous ceux qui composent du texte destiné à être imprimé dit encore :
« En français, l'accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture et fait hésiter sur la prononciation, sur le sens même de nombreux mots. Aussi convient-il de s'opposer à la tendance qui, sous prétexte de modernisme, en fait par économie de composition, prône la suppression des accents sur les majuscules. On veillera à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À. On évitera ainsi de désorienter le lecteur ou même de l’induire en erreur comme ce pourrait être le cas […] si les accents étaient omis. »
Et pour ceux qui veulent vérifier dans leur bon vieux dico, les entrées des dictionnaires français de référence comme Le Petit Larousse, Le Petit Robert ou Le Littré, sont écrites avec des capitales accentuées.
Afin d’achever de vous convaincre. Voici maintenant le petit jeu promis.
Pour chaque exemple, ne laissez apparaître que la première phrase en bleu en masquant la phrase en rouge avec une feuille de papier, un journal ou tout autre objet. Essayez de comprendre l’expression en bleu puis lisez la solution en rouge (ce que voulait dire celui qui a écrit) avec le commentaire. D’ailleurs, des commentaires j’en souhaite aussi (à mettre en fin de page).
LE PROFESSEUR TOURNESOL ADORE LES CONGRES
LE PROFESSEUR TOURNESOL ADORE LES CONGRÈS
C’est un poisson d’avril ?
L’OCEAN EST SALE
L’OCÉAN EST SALÉ
Vais-je me baigner ?
AUGMENTATION DES RETRAITES
AUGMENTATION DES RETRAITÉS
Fausse joie ;-))))
GISCARD CHAHUTE A L’ASSEMBLEE
GISCARD CHAHUTÉ À L’ASSEMBLÉE
Le vieux a encore de la ressource ?
LE CRIMINEL SERA JUGE
LE CRIMINEL SERA JUGÉ
C’est mieux comme ça…
MON PASSEPORT EST VALIDE AU 31 DECEMBRE
MON PASSEPORT EST VALIDÉ AU 31 DECEMBRE
Pourrais-je partir tranquille ?
J’ASSUME MES ARRIERES
J’ASSUME MES ARRIÉRÉS
Serrons les fesses ;-))))
MON MARI EST INTERNE A L’ASILE DE DAVE, IL LIT DES LIVRES ILLUSTRES
MON MARI EST INTERNÉ À L’ASILE DE DAVÉ, IL LIT DES LIVRES ILLUSTRÉS
Le burn out a des effets délétères sur la carrière des jeunes médecins.
LE COUP DE DE DE DE GAULLE
LE COUP DE DÉ DE DE GAULLE
Alea jacta est
UN POLICIER TUE
UN POLICIER TUÉ
Mort ou vif ? That’s the question
DIMANCHE : MARCHE
DIMANCHE : MARCHÉ
En avant !
LA DEMOISELLE A MILLE EUROS
LA DEMOISELLE À MILLE EUROS
P… que c’est cher !
UN PETIT PAIN GARNI DE PATE
UN PETIT PAIN GARNI DE PATÉ
C’est un vrai pataquès.
IL DORT OU IL TRAVAILLE
IL DORT OÙ IL TRAVAILLE
Dans l’administration c’est forcément la seconde proposition qu’il faut considérer ;-)))
L’ETUDE DU MODELE DE CE SABLE SALE EST INEGALEE
L’ÉTUDE DU MODELÉ DE CE SABLÉ SALÉ EST INÉGALÉE
Ça se confirme la cuisine est un art.
CE JUGEMENT NE SERA PAS INFIRME
CE JUGEMENT NE SERA PAS INFIRMÉ
Les bras m’en tombent !
NOUS AIMIONS TOUS LE SUICIDE
NOUS AIMIONS TOUS LE SUICIDÉ
Je suis mort de rire
CET ANTIQUE CHATEAU EST SINISTRE
CET ANTIQUE CHÂTEAU EST SINISTRÉ
Surtout s’il est soumis à des vents pires.
JEUNE FEMME 25 ANS, CHERCHE COMPAGNON MEME AGE
JEUNE FEMME 25 ANS, CHERCHE COMPAGNON MEME ÂGÉ
J’ai cinquante ans et je postule.
L'ENFANT CROIT FACILEMENT
L'ENFANT CROÎT FACILEMENT
Grâce à Lustucru bien sûr.
LE RELIGIEUX ADORE LES JEUNES
LE RELIGIEUX ADORE LES JEÛNES
L’un dans l’autre ce n’est quand même pas la même chose ;-)))
MES PARENTS SONT INDIGNES
MES PARENTS SONT INDIGNÉS
Indignés de cons ! Aurait pu rajouter Audiard.
DES NOEL OU UN ZEPHYR HAI ME VET DE GLACONS WURMIENS JE DINE D’EXQUIS ROTIS DE BOEUF AU KIR A L’AY D’AGE MUR & CAETERA !
DÈS NOËL OÙ UN ZÉPHYR HAÏ ME VÊT DE GLAÇONS WÜRMIENS JE DÎNE D’EXQUIS RÔTIS DE BŒUF AU KIR À L’AŸ D’ÂGE MÛR & CÆTERA
C’était le dernier pour la route. Arrêtons là si vous le voulez bien :-)))))))
J’espère que vous aurez compris tout l’intérêt d’accentuer les capitales. Et pour ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur les règles typographiques, voici quelques ouvrages pour débuter.

Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, édité à l’Imprimerie nationale, c’est la bible du typographe à posséder absolument.

Dictionnaire des règles typographiques de Louis Guéry, chez Victoires Éditions. Ce dictionnaire fait la synthèse de plusieurs codes typographiques (parfois divergents).

Manuel de typographie française élémentaire d’Yves Perousseaux, édité par l’Atelier Perousseaux. Cet ouvrage, parfois décrié par certaines divas de la typographie, a le mérite de vous donner des informations passionnantes sur l’histoire des écritures. Il fourmille de détails intéressants et est surtout très accessible au profane. Je le recommande chaleureusement à lire en premier ouvrage pour s’initier et acquérir le goût de progresser en typo.
Je trouve désolant que les règles de typographie française soient négligées par nos professeurs et non transmises dans l'enseignement courant. Si quelqu'un connaît Bernard Pivot, nous voudrions lui proposer quelque chose à ce sujet.
À bon écriveur…
;-)))))
Comme j’étais à contre-jour, il m’était difficile de distinguer précisément les couleurs de l’animal.
Ce matin je suis retourné au même endroit, la tortue était exactement au même endroit, sur la même branche. Je l’ai filmée à bout de bras. Comme je n’avais pas de pied, ça tremble un peu.
Interrogé, Michel Chantereau, conservateur de la Réserve naturelle nationale de Saint-Mesmin (Loiret nature environnement) m’a répondu qu’il s'agit de tortues de Floride échappées (ou plutôt lâchées) dans la Loire.
Ces tortues proviennent du domicile de particuliers qui les ont achetées toutes petites et qui s’en débarrassent quand elles sont devenues grandes (et parfois agressives).
Les naturalistes en repèrent régulièrement au bord de la Loire et du Loiret mais elles sont généralement discrètes.
Nos amis les silures, les ragondins, les castors… les vipères et les orvets qui vivent dans l’écosystème ligérien vont-ils devoir faire de la place pour accueillir une population de tortues ?
Cette histoire a fait remonter en moi des souvenirs d’enfance. Nous avons eu chacun, ma sœur Christine et moi, une petite tortue de Floride. Elles étaient très jolies, la peau de leur tête était finement colorée avec un entrelacement de bandes jaunes et vertes, une tache rouge orangée ornait ce qui nous paraissait être l’emplacement des oreilles. Les deux tortues vivaient dans un bac en matière plastique translucide. Le bac était rempli d’eau. Il y avait en son centre une île agrémentée d’un palmier vert (en plastique aussi) qui servait au repos des tortues. Nous les nourrissions de viande hachée crue dont elles se délectaient avec voracité. Les tortues nous ont accompagné lors de notre vie en Suède (1967-1968). Au printemps, j’ai capturé quelques têtards dans la forêt suédoise de Torpshammar. Nos tortues les déchiquetèrent sans les manger. Nos deux Trachemys scripta elegans , c’est leur noms scientifique, nous ont quitté vers la fin des années soixante-dix en France où nous étions retourné. Je n’ai pas conservé de souvenir précis de leur disparition.
Je me souviens parfaitement par contre des circonstances de ma première rencontre avec les tortues de Floride. C’était en 1966 et j’étais en CE1. Mon père était venu me chercher à l’école primaire de garçons du 10 rue Jeanne d’Arc. Comme d’habitude, il avait encore du travail à faire au bureau. Lequel était situé au dernier étage des Nouvelles Galeries dont il dirigeait la communication et les relations publiques. J’avais pour habitude de me promener dans les rayons pour passer le temps en attendant mon père. À cette époque, les Nouvelles Galeries présentaient régulièrement des nouveautés dans un stand situé à mi-palier dans l’escalier joignant les deuxième et troisième étages. Cette fois-ci, c’était un homme qui montrait et vendait des petites tortues aquatiques que personne ne connaissait encore en France. « Approchez mesdames et messieurs ! Venez admirer mes tortues aquatiques. Ce sont des tortues carnivores, elles se nourrissent de viande hachée. Approchez, approchez ! Si vous m’en achetez deux avec le bac en plexiglas, la troisième est offerte… Ces tortues feront le bonheur de la famille et particulièrement des enfants ».
« J’ai fini Éric, nous allons pouvoir rentrer ensemble, mais avant je vais te montrer un nouveau stand de tortues aquatiques que nous avons fait venir au magasin. » Revenu devant le stand, le camelot feignit de ne pas me reconnaître et, prenant son attitude la plus servile, s’adressa à mon père avec déférence « Ah monsieur Chapeau, quelle belle journée, les clients sont très intéressés. C’est votre fils ? Permettez que je lui offre une tortue ? Il a une petite sœur ? Et bien, on va rajouter une tortue pour la petite sœur et puis un bac, le plus grand… »
Selon que vous serez puissant ou misérable… disait Jean de la Fontaine.

C’est Siné (né Maurice Sinet) qui a dessiné le faire-part de ma naissance le 20e jour du mois de janvier de l’année 1959 (j’me souviens un mardi comme dirait Renaud Séchan).

À l’époque Siné faisait des séries sur les chats, les rats…

…et il ne savait pas qu’il se ferait un jour virer de Charlie Hebdo par Philippe Val à propos d’une « mauvaise blague » sur Jean Sarkozy. Moi je ne fais jamais de blagues sur les hommes politiques, je laisse ça à André Santini qui est tellement doué.
D'ailleurs, André Santini est corse et élu du peuple, ce qui le protège et lui évite de se faire virer aussi facilement.
Siné à obtenu le Grand prix de l’humour noir (créé par Tristan Maya) en 1955. J’ai aussi connu Tristan Maya, c’était en 1978 dans la queue aux caisses de l'hypermarché Auchan d’Olivet. Je me souviens d’un petit homme frêle qui ne donnait pas l’apparence d’avoir inventé le Grand prix de l’humour noir en 1954. Il accompagnait son fils Christophe Matton et l’aidait à pousser le chariot.
Je n’ai pas connu l’inventeur du caddy, mais j’ai des choses à vous dire sur Bernardo Trujillo qui est le « père spirituel » de la grande distribution et à qui Gérard Mulliez (Auchan), Marcel Fournier (Carrefour), Gérard Pelisson & Paul Dubrule (Accor), André Essel et Max Théret (Fnac), Bernard Darty et quelques autres …doivent beaucoup. Pour rester dans mon sujet, je vous promets de vous parler de Bernardo Trujillo une autre fois.
Je reviens donc à mon année de naissance (1959 pour les niaiseux). Les années cinquante furent des années charnières entre le 19e siècle qui n’en finissait pas de mourir (il y avait encore des voitures à cheval dans les campagnes et puis des gens qui n’avaient ni électricité ni eau courante pas très loin de chez moi) et la modernité informatisée du 21e siècle qui se préparait à grand renfort de transistors. À l’instar de deux gigantesques plaques tectoniques, l’Ancien Monde et le Nouveau Monde « se frottaient » encore vigoureusement avant de définitivement se séparer. Ce qui entraînait de grands bouleversements comme la décolonisation ou la création des mouvements noirs pour l’égalité entre les hommes aux USA.
Il s’en passe des choses en 1959 : la vogue du Hula-hoop venue des États-Unis déferle en France, l’affaire des « balais roses » émeut l’opinion, c’est l’année de la naissance de la poupée Barbie et d’Astérix le Gaulois, Michel Debré devient premier ministre…
Voici un résumé de l’année 1959 : Fidel Castro prend le contrôle de Cuba (1er janvier). Les Soviétiques envoient l’engin d’études spatiales Lunik en direction de la Lune (2 janvier). Charles de Gaulle s’installe à l’Élysée (8 janvier). Proposé par Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère, le magazine télévisé Cinq colonnes à la une est diffusé pour la première fois (9 janvier). Naissance de la chanteuse Sade (16 janvier). Le réalisateur et producteur de cinéma Cecil B. De Mille meurt à l’âge de 77 ans (21 janvier). Indira Gandhi est élue à la tête du parti du congrès indien (2 février). Buddy Holly meurt dans un accident d’avion (3 février). Naissance de John Mac Enroe (16 février). Pascal Cagnon voit le jour lui aussi (17 février). Chypre gagne son indépendance (19 février). À Munich, le tableau La descente aux enfers des damnés de Rubens est brûlé à l’acide par l’écrivain Walter Menzel (26 février). Hawaï devient le 50e état des États-Unis d’Amérique (12 mars). La période des grandes vacances scolaires d’été est fixée du 1er juillet au 15 septembre par le ministère de l'Éducation nationale (14 mars). Aldo Moro est élu à la tête de la Démocratie-chrétienne (14 mars). Naissance de Patrick Dupond (14 mars). Interdiction d’une réunion contre les tortures en Algérie, organisée à Paris par la Ligue des droits de l’Homme (18 mars). Naissance de Luc Besson (18 mars). Le Président de la République, Charles de Gaulle donne sa première conférence de presse (25 mars). Décès de Raymond Chandler (26 mars). Soulèvement du Tibet et fuite du Dalaï-Lama vers l’Inde (28 mars). Annonce des fiançailles du Prince Albert de Belgique et de Paola Ruffo di Calabria (12 avril). Fidel Castro est reçu à Washington (15 avril). Première conférence arabe sur le pétrole au Caire (16 avril). Jean Rostand est élu à l’Académie française (16 juin). Un rapport de Michel Rocard sur les conditions dramatiques de vie dans les camps de regroupement en Algérie est publié dans Le Monde (18 avril). Liu Shao-Chi succède à Mao Tsé-Toung en Chine (27 avril). Sydney Bechet nous quitte (14 mai). Patrick Bruel naît (14 mai). Orfeu Negro de Marcel Camus gagne la Palme d’or à Canne (15 mai). Henri Troyat est élu à l’Académie française (21 mai) Les Américains lancent dans l’espace, deux singes qui reviennent vivants ; ouf ! (28 mai). Marcel Achard est reçu à l’Académie française (28 mai). Les travaux pour construire le tunnel routier du Mont Blanc commencent (30 mai). Naissance de Thierry Rey (1er juin). Le Stade de Reims échoue contre le Real de Madrid en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions (3 juin). La rupture est consommée entre Cuba et les USA (10 juin). Brigitte Bardot épouse Jacques Charrier (12 juin). Révolte des noirs à Durban (18 juin). Boris Vian meurt lors de la représentation cinématographique de J’irais cracher sur vos tombes (23 juin). Jean XXIII publie Ad Petri Cathedram, sa première encyclique (2 juillet). Deux chiennes Otvaznaya et Snezhinka accompagnées du lapin Marfucha sont envoyées dans l’espace à bord d’une fusée soviétique (2 juillet). Naissances de Victoria Abril (4 juillet), de Richard Dacoury (6 juillet) et de Patrick Timsit (15 juillet). Billie Holiday rejoint le paradis (17 juillet). Raymond Kopa revient en France (25 juillet). 5e conférence mondiale contre les armes atomiques à Hiroshima (1er août). Jean Behra se tue lors du grand prix de Berlin (1er août). Le satellite américain Explorer VI qui vient d’être lancé photographie la terre (7 août). Naissance de Rosanna Arquette (10 août) Le sénateur Chérif Benhabylès est assassiné à Vichy (27 août). Saint-John Perse reçoit le Grand prix national des lettres (5 septembre). Lunik II est la première fusée humaine (soviétique) à atteindre la lune (13 septembre). Le Vatican décide de l’arrêt de l’expérience des prêtres-ouvriers (14 septembre). Khrouchtchev se rend en visite aux USA afin de rencontrer les Américains et leur président Eisenhower (15 septembre). De Gaulle propose l’autodétermination à l’Algérie (16 septembre). Inauguration du premier câble téléphonique entre l’Europe et les USA (22 septembre). Célébration du 10e anniversaire de la République populaire de Chine sur la place Tien An-Men de Pékin (1er octobre). Naissance d’Alexandra Kazan (2 octobre). La sonde soviétique Lunik III décolle pour aller photographier la face cachée de la Lune (4 octobre). Décès d’Errol Flynn (15 octobre). François Mitterrand échappe au mystérieux attentat de l’Observatoire (15 octobre). Le Prix Goncourt est attribué à André Schwarz-Bart pour Le Dernier des justes (16 octobre). Création de la monnaie marocaine le dirham (16 octobre). Parution du premier numéro du journal Pilote (29 octobre). Naissance de Zabou Breitman (30 octobre). Naissance de Gabriella Lukasik (2 novembre). Naissance de Tom Novembre (8 novembre). Claude Mauriac reçoit le Prix Médicis pour Le Dîner en ville (23 novembre). Gérard Philippe décède (25 novembre). Naissance d’Harlem Désir (25 novembre). Naissance d'Yves Esposito (26 novembre)Le prix Interallié est décerné à Antoine Blondin pour Un singe en hiver (30 novembre). Le barrage de Fréjus cède et tue plus de 400 personnes (4 décembre). Grande manifestation pour la défense de l’école publique en France (6 décembre). Maurice Béjart présente à Bruxelles sa chorégraphie sur Le Sacre du printemps d’Igor Stravinski (8 décembre). Référendum sur l’indépendance au Congo Belge (20 décembre). Mariage royal en Iran, Farah Diba épouse le Chah (21 décembre). Le président Eisenhower participe au Sommet de Paris (21 décembre). Décès d’Alfonso Reyes (28 décembre). Le jeune chanteur de 16 ans Jean-Philippe Smet (alias Johnny Hallyday), fait son premier passage radio dans l'émission Paris-Cocktail de Pierre Mendelsohn (30 décembre).
Voilà pour l’essentiel. Si j’ai oublié, pour l’année 1959, quelque chose d’important à vos yeux, n’hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires.
Que l’année 2009 vous soit favorable ;-))))
Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il y aurait un « avant » et un « après ». Lorsqu’il vous serre la main, Bernard Pinet vous enveloppe de son amitié. La main est confortable, la lèvre est avenante, l’œil humide débordant d’affection et le cheveu gras (juste ce qu’il faut et sans pellicule). La voix est chaleureuse avec juste une pointe d’accent du Sud (une pointe d’ail déforme parfois, à partir de midi, son haleine… mais sans plus).
Son bon visage rubicond et sa faconde avenante auront tôt fait de vous séduire.
Cinq minutes passées en sa compagnie suffisent à vous le faire adopter. Désormais, il fait partie de la famille, de cette grande famille des cousins fanfarons, des Tartarin sans Tarascon, des Don Quichotte de comptoir, des Zorro de boulevard…
Bernard Pinet est comédien.
Lauréat du concours national d’animateur de Radio Monte-Carlo (et très brièvement tenté par la carrière radiophonique) il retrouve le chemin des studios et tourne successivement avec Richard Anconina et Pierre Arditi. Il est ensuite le Lucien Cheval du Dîner de cons de Francis Véber, mis en scène au théâtre par Pierre Mondy. Il joue alors aux côtés de Jacques Villeret, et de Michel Roux. Continuant à produire ses propres spectacles, on le voit incarner des personnages truculents dans À l’heure des cigales ou dans Le patron du Bar de la marine.
C’est d’ailleurs lors d’une de ses représentations au Théâtre de Trévise à Paris que nous nous sommes rencontrés. Un soir où Étienne Aubert (mon voisin de strapontin, particulièrement en verve) avait réussi à agacer, par des commentaires ironiques et déplacés, les spectateurs des rangs alentour. Lors du pot de l’amitié clôturant cette dernière représentation, je faillis me faire lyncher par des spectatrices hystériques (n’est-ce pas un pléonasme ?) qui m’avaient confondu, à cause de la pénombre, avec ledit Étienne. Je ne dois ma survie que par la grâce de l’intervention d’un Bernard Pinet, séducteur et rassurant, qui tel un baume apaisant aux parfums de cannelle et de mandarine (en fait c’était plutôt pinard et saucisson sec, mais la littérature est indulgente avec les auteurs quand il s’agit de digressions poétiques mêmes si elles sont incertaines) réussit à calmer les furies.
Plus tard, je fis partie de l’aventure lorsque Bernard Pinet décida de mettre en place Pétanque et sentiments, sa nouvelle œuvre inspirée d’À l’heure des cigales ou du Patron du Bar de la marine. Je me souviens des représentations d’essai au sous-sol d’un restaurant, proche de la Gare de l’Est, que je ne cite pas, tant la patronne était mesquine. L’imaginatif Sam Bernett organisait les séances et prodiguait ses conseils, Jean-François Fonlupt peaufinait les textes, Elias Attig réglait les lumières, Jean-Louis Oliver vérifiait le « pétanquement correct » de l'ensemble, votre serviteur filmait. Chaque semaine nous conviions des amis à assister à ces séances suivies d’agapes (toujours dans ce restaurant que je vous souhaite de ne jamais connaître). Je me souviens de nuits passées dans mon appartement de la rue Dauphine, avec Sam, Bernard ou Francis Blanchard, à visionner les rushes(épreuves de tournages pour les canadiens) et à les monter pour en tirer la substantifique moelle.
Vous pouvez vous aussi regarder ce résumé et me faire des commentaires. J’ai tout filmé avec une seule caméra à partir un seul point de vue juste en faisant varier le zoom. Je préfère cette version qui me semble plus fraîche et spontanée à celle que vous trouvez sur le site de Bernard.
Depuis, Pétanque et sentiments a pris son envol. C’est une sorte d’ode vivante à la pétanque. Certains d’entre nous ont quitté l’aventure. Je conserve un fort souvenir de ces moments d’échanges, de partage, de construction et parfois de désaccords.
En vrai comédien jusqu'au bouliste, Bernard Pinet est toujours à la recherche de l’ivresse. Pas de cette ivresse que les distillats anisés ne suffisent plus à lui procurer, mais de celle qu’il tire du regard du public.
(NDLR : oui lecteur attentif et fidèle, sache que le public est, pour l’homme de théâtre, à la fois une denrée rare et une drogue dure).